Nom Le Tellier
Prénom Michel
âge 40 ans
fonction Secrétaire d'État de la Guerre
Chancelier de France, Conseiller d'État au Grand Conseil
Procureur du roi au Châtelet de Paris
Maître des requêtes
Intendant de justice dans l'armée de Piémont
histoire
Michel Le Tellier est issu d'une famille commerçante parisienne. L'aïeul connu est Pierre Le Tellier, bourgeois de Paris en 1535 et simple marchand. Son fils Michel Le Tellier I est notaire au Châtelet en 1551. La famille sort alors de la marchandise. Michel Le Tellier II est commissaire et examinateur au Châtelet en 1573, correcteur de la Chambre des comptes de Paris en 1575. Marié à Perrette Locquet, le talent de sa femme, devenue la maîtresse du duc de Mayenne, chef de la Ligue, va lui permettre d'accéder à l'intendance des finances de la Ligue. Il est ensuite intendant en Champagne entre 1589 et 1591 et devient maître des comptes avant sa mort en 1608. Son fils Michel Le Tellier III, père du chancelier, a été conseiller à la Cour des aides, et marié à une dame Claude Chauvelin[1],[2].
Armes de la Famille Le Tellier
Carrière de Michel Le Tellier[modifier | modifier le wikicode]
Il occupe successivement les postes de conseiller d'État au Grand Conseil en 1624, procureur du roi au Châtelet de Paris en 1631, maître des requêtes en 1639, puis intendant de justice dans l'armée de Piémont en 1640 et intendant de justice en Dauphiné.
Il est nommé secrétaire d'État de la Guerre par Louis XIV en 1643 sur le conseil de Mazarin.
Pendant la Fronde, il est chargé des négociations avec les princes et participe à la signature du traité de Rueil en 1649. Par la suite, pendant les exils forcés de Mazarin, il est le principal conseiller de la reine.
Il est aussi le père de François Michel Le Tellier de Louvois, plus connu sous le seul nom de Louvois.
Avant Louis XIV : une œuvre de refonte de l'armée[modifier | modifier le wikicode]
Le Roi n'avait pas cinq ans et déjà Le Tellier avait la charge d'administrer ses armées (1643). Alors que débute le règne personnel de Louis XIV, Le Tellier a déjà largement œuvré à l'amélioration de la première armée d'Europe. La tâche est pourtant difficile. Les commandants de compagnies (véritables propriétaires de celles-ci dans la mesure où la charge d'officier militaire est vénale) préfèrent bien souvent, afin d'accroître le bénéfice de leur charge, corrompre les commissaires de guerre préposés aux revues, plutôt que d'enrôler le nombre d'hommes réglementaire. Le Tellier ne cesse donc de motiver ses commissaires, surveille avec soin les comptes des trésoriers généraux, les intendants d'armée[3].
Michel Le Tellier
Michel Le Tellier en habit de secrétaire d'État. Estampe de Balthazar Montcornet, avant 1677
Tombeau de Michel Le Tellier, statues sculptées par Mazeline et Hurtrelle (église Saint-Gervais-Saint-Protais)
Sous Louis XIV : poursuite des efforts engagés[modifier | modifier le wikicode]
Le Roi admire la compétence de Le Tellier. Une pluie d'ordonnances signées Louis et plus bas Le Tellier achèvent de nationaliser l'armée au début des années 1660, les ordonnances tentent aussi d'améliorer la discipline. Si les résistances sont nombreuses — les généraux de haute naissance et de grande réputation supportent mal les directives des « grands commis » de Louis XIV —, de réels progrès sont cependant visibles : un département de la Guerre composé de cinq bureaux est mis en place (1 : réglementation ; 2 : contrôle du personnel ; 3 : dépêches de guerre et instruction confidentielles ; 4 : acheminement des troupes ; 5 : vivres et pensions). Les commissaires sont repris en main et multiplient les revues faisant la chasse aux « passe-volants », ces faux soldats que paient les capitaines de compagnies en défaut, le temps d'une revue, pour remplacer les hommes qui manquent.
Louis XIV et Le Tellier savent l'importance du quotidien et du matériel. Des règles de paiement sont établies dès 1660, on met aussi en place un système d'étapes, on fixe la durée des engagements[3].